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flexus florens - Nathalie Riera



Nous proposons ci-dessous un poème de Nathalie Riera, paru dans le n°3 du Black Herald.


Nathalie Riera, poète et éditrice, publie depuis 2013 une revue papier, Les Carnets d'Eucharis (poésie et littérature, les arts de l'image), dans le sillage des nombreux numéros numériques encore accessibles en ligne.

Le prochain numéro des Carnets d'Eucharis sort cet automne.


On peut se procurer son dernier recueil, Instantanés des géographies de l'amour (L'Atelier Les Carnets d'Eucharis, 2020), de ce côté et lire un extrait ici.


 


1


Socle sans rythme l’éloquence à genoux

sous la plante des pieds la paupière

cuisses flexus glissent les phonèmes

percussions de l’œil


entendez de mon corps le son du cuivre et son aubade de terre brune

de mon corps un Bois sacré


la vie et la chair sont controverses

pulsatrices géométriques elliptiques

sans ailes et sans voyelles


l’œil et le vide en tête à tête

me vertigent

me palpitent



l’abîme est sans virgules

chaise vide



louvoiement des verticales en orgasme

louve de mon pouls cou ployé


de mon corps un Bois sacré

que nul n’oublie




2


fil d’épée l’apparence

au cœur de la langue martiale


langue cheval

piaffe sur la toile


presque une danse



que nul n’oublie

je viens du feu

tiré du travail de mains jamais lasses


vertèbre lumière est la forme

que tu me donnes


la mort n’est pas cendre



un alphabet perdu




3


aimante matière amante sous ton dard

n’est pas venin mais hymne aux veines et aux racines


le crâne et l’encolure


des coutures et des brisures

travailler le fragment les feulements


me forger à coups de ronces

ardente clairière est mon art


quelque chose d’autre que soi

sans injonction sans adulation






(© Nathalie Riera, Variations d’herbes, Les Éditions du Petit Pois, 2012)


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